Que se passe-t-il sur le Tour de Pologne ?

Que se passe-t-il sur le Tour de Pologne ?

Le Tour de Pologne, épreuve majeure du calendrier cycliste WorldTour, attire chaque année les plus grandes équipes et coureurs internationaux. Mais au fil des éditions, cette course est aussi tristement devenue synonyme de chutes violentes, accidents graves, et parfois de drames irréparables. Retour sur une série noire qui interroge quant à la sécurité du parcours et à l'organisation de l’épreuve.

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2019 : la mort de Bjorg Lambrecht, un choc pour le cyclisme

Le 5 août 2019, lors de la troisième étape du Tour de Pologne, le jeune Bjorg Lambrecht (22 ans), espoir belge de l’équipe Lotto-Soudal, chutait lourdement dans un fossé, percutant une structure en béton. Transporté en urgence, il succomba à ses blessures quelques heures plus tard. Ce drame a profondément marqué les esprits et jeté un premier voile sombre sur la course polonaise.

2020 : Fabio Jakobsen entre la vie et la mort

Le 5 août 2020, la première étape du Tour se termine par une chute cauchemardesque à Katowice. En pleine vitesse, Fabio Jakobsen est envoyé dans les barrières par Dylan Groenewegen lors du sprint final. Le Néerlandais subit un traumatisme crânien, des lésions faciales majeures, et reste plongé dans un coma artificiel. S’il est depuis revenu à la compétition, cette chute a mis en évidence les dangers extrêmes de certaines arrivées mal conçues.

2021-2023 : des chutes à répétition et un peloton sous tension

Malgré les promesses d'amélioration, les éditions suivantes n’ont pas été épargnées :

• 2021 : Plusieurs chutes massives ont lieu, notamment lors de la quatrième étape sur des routes humides et sinueuses. Ethan Hayter et d’autres coureurs de tête abandonnent après des traumatismes importants.

• 2022 : Le sprinteur Phil Bauhaus est violemment projeté contre une barrière dans un sprint mal négocié à Rzeszów. Il s’en sort avec de multiples contusions, mais l’image fait le tour du monde.

• 2023 : Une nouvelle série de chutes survient dans la descente vers Bielsko-Biała, causée par une chaussée glissante et mal signalée. Plusieurs coureurs finissent au sol, dont Sam Bennett, qui souffre d’une blessure à la hanche.

2024 : encore des crashs violents malgré les alertes

En 2024, rien ne semble avoir changé de manière significative. Les conditions météo sont une nouvelle fois à l’origine de nombreuses glissades, notamment lors de la cinquième étape, où une bordure mal protégée provoque une chute collective impliquant plus d’une dizaine de coureurs. Des critiques fusent à nouveau sur la communication des dangers à l’approche des obstacles.

2025 : Paul Lapeira, visage en sang, témoigne de la violence du Tour

Dernier épisode en date : Paul Lapeira, coureur de l’équipe Decathlon AG2R La Mondiale, est victime d’une chute spectaculaire en août 2025. Il termine l'étape avec le visage en sang, visiblement touché au nez et au visage après avoir percuté la chaussée à pleine vitesse dans un virage mal signalé. Les images choquent. Si Lapeira s’en sort sans blessure grave, cet incident ravive une fois de plus le débat sur la dangerosité de cette course.

Un appel à la réforme : sécurité avant le spectacle

Face à cette accumulation d'accidents, coureurs, équipes et suiveurs appellent à une prise de conscience. Le Tour de Pologne doit revoir certains de ses itinéraires, renforcer la signalisation, mieux protéger les zones sensibles, et surtout écouter les retours du peloton.

Le cyclisme est et restera un sport de risque, mais l’accumulation d’incidents graves dans une seule course ne peut plus être ignorée. Il est temps que l’organisation et l’UCI fassent de la sécurité une priorité absolue, pour que cette épreuve retrouve ses lettres de noblesse, sans que les coureurs y laissent leur santé... ou leur vie.