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Jusqu'à 4 jours d'alimentation pour un coureur du tour de France

Tour de France : comment les coureurs rechargent leurs batteries en pleine étape

Sur les routes du Tour de France, l’alimentation des cyclistes n’a rien d’improvisé. À chaque étape, il faut trouver le bon équilibre entre performance, récupération et énergie. C’est là qu’intervient un élément emblématique du cyclisme : la musette.

Ce petit sac en toile légère est tendu à bout de bras par un membre du staff au moment du ravitaillement. Encore faut-il réussir à bien le saisir, sans chute ni perte de vitesse. L’opération, qui demande précision et coordination, se déroule généralement en milieu d’étape. Une fois attrapée et passée autour du cou, la musette devient un véritable buffet mobile pour les coureurs, qui piochent à l’intérieur tout en pédalant.

Une stratégie calorique bien rodée

L’objectif de ce ravitaillement est simple : fournir suffisamment d’énergie pour tenir environ deux heures d’effort. « Il faut assurer un bon apport en glucides, qui sont la principale source d’énergie pour les muscles », explique Julien Louis, nutritionniste chez Decathlon-AG2R La Mondiale. En plus de maintenir le niveau d’hydratation, ces collations permettent de prévenir les coups de mou et les défaillances physiques.

À l’intérieur de la musette, on retrouve un assortiment de produits énergétiques : boissons sucrées, barres, gels, gâteaux, fruits… et ce, en grande quantité. « Un coureur peut consommer jusqu’à 9 000 calories sur une seule étape, selon son profil », estime Nicolas Aubineau, diététicien spécialisé dans le sport. Soit l’équivalent de trois ou quatre jours d’alimentation classique pour une personne lambda.

Malgré cette prise alimentaire massive, le cycliste termine souvent en déficit énergétique. Il est donc crucial d’assurer un bon repas de récupération après l’étape, fortement enrichi en glucides, pour reconstituer les réserves.

Une alimentation adaptée au terrain

Le contenu de la musette varie selon le profil de l’étape. Sur les parcours montagneux ou très exigeants, les coureurs peuvent recevoir deux bidons différents : l’un classique (environ 30 grammes de sucre) et l’autre beaucoup plus concentré (jusqu’à 90 grammes), afin de soutenir des efforts plus soutenus.

Le déroulement de la course influence aussi la stratégie nutritionnelle. Si une étape s’annonce plus nerveuse que prévu, l’équipe peut adapter rapidement le contenu du ravitaillement. Toutefois, ces ajustements restent limités, car « le corps n’apprécie pas les changements brusques pendant l’effort », rappelle Nicolas Aubineau. Mieux vaut rester sur des produits bien tolérés et testés à l'entraînement.

Solide ou liquide : une question de rythme

Chez Decathlon-AG2R, tout le monde reçoit le même contenu, mais les coureurs peuvent s’échanger les aliments selon leurs préférences. Pour éviter la monotonie, certaines équipes comme TotalEnergies varient les recettes : un jour du riz, un autre du quinoa, ou une touche de citron pour casser la routine.

L’intensité de l’étape influence aussi la texture des aliments. Sur les étapes calmes et plates, les produits solides sont privilégiés, car les coureurs ont plus de temps pour mastiquer. En revanche, lors des étapes rapides ou agitées (vent, bordures…), on mise sur le liquide : gels, boissons et compotes faciles à consommer sans ralentir.

Ces collations viennent s’ajouter aux repas structurés de la journée : un petit-déjeuner copieux, une collation de récupération, puis le dîner. Car pour finir une étape, il ne suffit pas de pédaler fort : il faut aussi bien manger, au bon moment.

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